Regards croisés sur le travail social : expérience d’études en Belgique
Travail social 2025.11.10
Le Département de travail social a lancé un projet pilote permettant à des personnes étudiantes de réaliser une session d’études à la Haute École en Hainaut (HEH) à Mons, dans le cadre du programme de Bachelier — Assistant.e social.e.
Dans le cadre de cette première collaboration, deux étudiantes, Camille Ménard-Charette et Léa Rossilli, font actuellement leur 3e session à la HEH de Mons, depuis le 11 septembre, et ce , jusqu’au 22 décembre. Elles vivent sur le campus de la HEH et suivent des cours de 2e et de 3e année pour lesquels des équivalences ont été établies avec les cours offerts au Cégep.
Article de Camille Ménard-Charette et Léa Rossilli
Ce projet a suscité notre intérêt puisqu’il nous permet de découvrir une nouvelle culture, mais aussi les enjeux sociaux propres à la Belgique. À la mi-parcours, nous réalisons que l’éducation occupe une place centrale dans notre société et que chaque nation éduque ses étudiantes et étudiants à sa manière unique. En ce qui concerne les Techniques de travail social au Québec, les cours se concentrent sur l’aspect pratique, avec de nombreux exercices, activités et interactions pour faciliter la compréhension des concepts. Cela contraste avec l’approche théorique adoptée par la Haute École en Hainaut (HEH). Cette disparité s’explique par le fait que les personnes étudiantes de la HEH passent rapidement à un stage pratique après avoir suivi un cours : elles doivent ensuite appliquer les notions qu’elles ont apprises. Par conséquent, les examens sont structurés différemment. Au Québec, les examens écrits sont courants pour évaluer la maîtrise complète d’un cours. En Belgique, les examens sont plutôt oraux et visent à évaluer la maîtrise d’un ensemble de connaissances. Cette différence a nécessité une adaptation de notre part, puisque la méthode utilisée en Belgique était nouvelle pour nous. Heureusement, un enseignant nous a aidées à nous adapter et à nous faire sentir plus à l’aise. Il nous a expliqué les différents systèmes et a répondu à toutes nos questions. Nous devons maintenant nous préparer pour réussir les examens.
De plus, nous avons été un peu surprises lors de nos premiers cours ici, car il y a une certaine distance entre le personnel enseignant et les personnes étudiantes. Nous devons utiliser « Monsieur » ou « Madame » lorsque nous nous adressons au personnel enseignant. Nous faisons l’hypothèse que la dynamique enseignant-étudiant est plus formelle en Belgique qu’au Québec.
Bien qu’il existe plusieurs similitudes entre le Québec et la Belgique, on y retrouve également de nombreuses différences. Notamment, l’enseignement est abordé sous un tout autre angle ici, à la Haute École en Hainaut.
On nous enseigne les méthodologies fondamentales du travail social dans le cadre des cours, et l’éducation belge met particulièrement l’accent sur le pourquoi et le comment de chaque intervention. Le but est de comprendre les raisons qui motivent les actions de la personne assistante sociale durant ses interventions. Le langage et les termes propres du travail social entre les deux pays ont chacun leurs particularités. En Belgique, on aborde les travailleurs sociaux comme des assistants sociaux, ce qui n’est pas le cas pour le Québec. Nos institutions sont ainsi distinctes. Pour le côté des organismes communautaires, en Belgique ils sont présentés sous le nom d’association à but non lucratif (ASBL) tandis que dans le système québécois ils sont sous l’appellation d’organisation à but non lucratif (OBNL). Malgré ces quelques différences, nous ne sommes pas dépaysées, même dans un autre pays avec ses propres valeurs, pratiques et visions.
De plus, nous avons eu l’occasion de rencontrer plusieurs personnes et de créer des liens avec celles-ci. Une collègue de classe nous a ainsi invitées chez elle pour une fin de semaine afin de découvrir une autre ville et de faire diverses activités dont de la planche à pagaie et la visite d’un zoo. En effet, petit à petit, notre réseau social a pu s’agrandir. Bref, nous trouvons que les personnes étudiantes de la classe qui nous ont accueillies sont très accommodantes et ouvertes.
Cet échange international nous permet non seulement de découvrir et d’apprécier la culture belge, mais aussi de partager notre réalité du travail social au Québec, notamment à travers une présentation sur nos milieux de stage dans le cadre d’un de nos cours.