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4e témoignage d’une étudiante en Travail social en stage au Sénégal

Image article keimy

Quatre personnes étudiantes en Travail social réalisent un stage d’intervention de 12 semaines à Dakar, au Sénégal. Les stagiaires rédigeront des articles et partageront leurs observations et leurs expériences personnelles ainsi que les réflexions qui en découlent. Voyez le témoignage de Keimy Saint-Firmin.

Le travail social au Sénégal : une solidarité ancrée dans la culture

Le travail social est une profession qui vise à favoriser le changement social et à défendre les droits des personnes en situation de vulnérabilité. À travers le monde, cette pratique prend des formes variées, chaque pays adaptant le travail social à sa réalité. Mon stage au Sénégal m’a offert l’opportunité de découvrir une facette unique de cette profession.

Ici, au Sénégal, le travail social dépasse largement le cadre institutionnel : il est ancré dans l’âme de la communauté. La générosité fait partie du quotidien, portée par des valeurs culturelles et religieuses profondes. Dans les rues de Dakar, on assiste chaque jour à des gestes de solidarité : offrir du Café Touba (café local) le matin, partager de la nourriture avec des personnes en situation d’itinérance ou aider les enfants des Daaras (écoles coraniques). Cette bienveillance collective représente un travail social informel, mais essentiel.

À l’hôpital Fann, où je réalise mon stage, les assistantes et assistants sociaux jouent un rôle essentiel auprès des personnes en situation de précarité. Leur mission principale est de tisser un lien de confiance avec les personnes aidées, souvent à travers des échanges informels, avant de mener des enquêtes sociales visant à leur obtenir des exonérations sur les frais médicaux, puisque, ici, les soins sont payants. Par leurs interventions, ils écoutent, soutiennent et orientent les patientes et les patients, un peu comme au Québec, mais avec un engagement qui dépasse parfois le cadre professionnel. Certaines personnes n’hésitent pas à prolonger leur aide après leurs heures de travail, voire à offrir un soutien financier personnel aux personnes dans le besoin. J’ai pu assister à un don d’argent de la part de mon superviseur. Il a donné 5000 francs CFA pour aider une famille en situation précaire à payer des frais médicaux.

Au-delà des démarches administratives, les assistantes et assistants sociaux organisent aussi des activités et des levées de fonds, telles que des randonnées solidaires pour venir en aide aux personnes hospitalisées. Nous avons aussi eu la chance de distribuer des cadeaux aux enfants qui sont sortis des soins palliatifs.

Cette immersion au Sénégal m’a permis de voir le travail social sous un autre angle. Ici, l’entraide ne s’arrête jamais, elle est au cœur des valeurs et des gestes quotidiens. J’en ressors inspirée et convaincue que la solidarité est l’un des piliers de ce métier.